Lors de l'assemblée générale du groupe, les dirigeants du Crédit Agricole ont essuyé de virulentes critiques de la part d'actionnaires de la banque. Ils reprochent à la direction d’avoir pris des risques inconsidérés.

Le cours de l'action ayant chuté de près de 20% depuis le début de l'année, et de plus de 40% sur un an, les 2000 actionnaires et salariés actionnaires du CA présents lors de l'assemblée générale annuelle qui se tenait à Nantes, en ont profité pour exprimer leur griefs.

4,5 milliards d'euros ont été perdus par le groupe bancaire dans l'aventure des produits structurés de crédit, à cause de sa filiale Calyon. Son président, René Carron, a tout de même été renouvelé pour trois ans.

Interpellé sur le temps que la banque avait mis à informer le marché sur son exposition à ces produits, Georges Pauget, directeur général a répondu que « pour pêcher par défaut d'information, encore eût-il été nécessaire d'avoir ladite information et d'anticiper tous les phénomènes économiques que la plupart des acteurs n'ont pas anticipés ». « Nous sommes là pour gérer, pas pour deviner », a-t-il souligné.

Selon une représentante des salariés des caisses régionales « le volume des engagements pris par Calyon sur des positions risquées reste incompréhensible pour bon nombre de salariés. Nous avons besoin d'être rassurés sur le fait que le Crédit Agricole n'est pas génétiquement modifié », plaisante-t-elle.

René Carron rappelle que « si, aujourd'hui, nous constatons des excès, on ne se posait pas la même question lorsque ces métiers nous rapportaient beaucoup d'argent. Cette crise doit servir, mais évitons trop de jugement, car commenter l'histoire quand elle est faite, c'est un peu plus facile que de l'écrire », ajoute-t-il.

Un retraité du Crédit Agricole, qui dit avoir placé toute son épargne en actions de la banque, frappe les esprits en calculant que les 4 milliards perdus équivalent à « 16.00O villas à 250.00 euros, soit toute une petite ville ». Et lance aux dirigeants: « j'espère que vous mettrez toute votre énergie à rebâtir » la confiance des sociétaires, entamée par la crise.