Depuis plusieurs mois, la Caisse d’Epargne travaille activement à faire évoluer son image, à travers une nouvelle campagne publicitaire, mais aussi en généralisant « Mon banquier en ligne », son agence sur internet, et en dépoussiérant son offre tarifaire avec le Bouquet Liberté. Le point avec Fabrice Labarrière, directeur du marché des particuliers de l’Ecureuil.

Fabrice Labarrière, où en est le déploiement de « Mon banquier en ligne », votre agence bancaire sur internet ?

La première agence a ouvert il y a un an en Rhône-Alpes, et a convaincu depuis environ 6.000 clients. Quatre autres sites sont d’ores et déjà ouverts. Et d’ici la fin juin 2011, chacune de nos 17 caisses régionales disposera de sa propre e-agence.

Comment s’articule la relation entre ces agences virtuelles et votre réseau d’agences physiques ?

Chaque déclinaison régionale de « Mon banquier en ligne » est une agence à part entière, qui complète le réseau existant. On peut y ouvrir un nouveau compte, comme dans n’importe quelle agence, ou y transférer son compte depuis une agence physique. Tous les produits et services Caisse d’Epargne y sont disponibles, y compris la gestion privée et les crédits, aux mêmes conditions tarifaires que dans une agence physique de la même région.

Quelle est la valeur ajoutée pour le client ?

« Mon banquier en ligne » lui offre de nouveaux moyens d’entrer en contact avec la Caisse d’Epargne, en utilisant le mail personnel de son conseiller, mais aussi le chat ou la visio-conférence, le tout avec des horaires élargis. Pour le reste, l’exigence de qualité du service y est la même que dans une agence classique. Chaque client dispose d’un conseiller dédié, qui connaît parfaitement son dossier et qui est situé physiquement dans la même région que lui.

Avec « Mon banquier en ligne », un client situé à Lyon pourra très facilement ouvrir un compte en Bretagne. Ne craignez-vous de mettre vos caisses régionales en concurrence, notamment en matière tarifaire ?

Ce n’est pas le sujet. La raison d’être de la Caisse d’Epargne, en tant que réseau mutualiste, c’est son ancrage territorial. C’est ce qui séduit nombre de nos clients. « Mon banquier en ligne » apporte plutôt une solution à ceux qui souhaitent rester dans leur caisse régionale mais qui, parce qu’ils se déplacent beaucoup ou ont des horaires incompatibles avec ceux de nos agences, préfèrent utiliser un mode de relation à distance. De plus, les tarifs de « Mon banquier en ligne » sont identiques à ceux pratiqués en agence.

La généralisation de « Mon banquier en ligne » aura-t-elle un impact sur votre réseau physique ?

Nous sommes dans une logique de complémentarité, et pour dire les choses clairement, cela n’implique pas de fermetures d’agences. Au contraire, les nouveaux modes de contact expérimentés pour « Mon banquier en ligne » ont vocation à être mis à disposition de l’ensemble de notre clientèle, qui pourra changer de mode de relation, au gré de ses besoins.

Vous avez lancé en 2010 un nouveau type de forfait de services, appelé « Bouquet Liberté ». Est-ce une réponse à la pression exercée par les pouvoirs publics pour plus de transparence et de lisibilité des tarifs ?

Il s’agit plutôt de la prise en compte des nouveaux besoins de nos clients, tels que nous les avons constatés. De fait, les services du Bouquet Liberté correspondent aux recommandations du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), ainsi qu’aux attentes des associations de consommateurs, même s’il a été commercialisé avant leur parution (fin juin 2010, NDLR). Il comprend un socle de services, le niveau de conseil de base qu’une banque se doit proposer à ses clients : une carte de paiement, un chéquier, un découvert autorisé adapté, un accès aux services internet et mobile, une assurance moyens de paiement… En plus, le client peut, en fonction de ses besoins, ajouter des services, à la carte, à des tarifs préférentiels par rapport au prix catalogue. Nous ne nous nous positionnons pas  comme une banque « low cost », nous souhaitons valoriser le conseil personnalisé et laisser de la latitude à nos clients pour personnaliser les services qu’ils souhaitent souscrire.

Christine Lagarde, la ministre de l’économie, a demandé aux banques de réfléchir à un nouveau moyen de paiement, qu’elle a appelé « virement de proximité », destiné à terme à remplacer les chèques. Où en êtes-vous de cette réflexion ?

Comme toute la place bancaire, nous y travaillons. Mais il est encore trop tôt pour en parler. Aujourd’hui, toutes les pistes sont envisagées.