Nicolas Mérindol, directeur général du groupe Caisses d'Epargne, confirme la suppression de 3.500 postes d'ici 2012. Pour la CGT, cette mesure vise uniquement à « rassurer les marchés ».

« Je confirme principalement la suppression de 3.500 emplois qui complète une profonde réorganisation de nos structures », a déclaré Nicolas Mérindol.
Samedi, un porte-parole de la direction avait affirmé que le groupe allait supprimer 4.500 postes d'ici 2012 et que cette restructuration se ferait « sans aucun départ contraint ».

« Mille autres emplois pourraient également être supprimés dans certaines activités commerciales », a précisé le directeur général du groupe, ajoutant que « tout dépendra de l'évolution du marché et de l'activité économique ».
« Il s'agira uniquement de départs volontaires non remplacés qui toucheront, à hauteur d'un tiers, les fonctions administratives comme le back office informatique ou la production bancaire, et, pour le reste, les fonctions du siège (ressources humaines, services généraux, marketing, juridique...) » a-t-il expliqué.

Pour le directeur général du groupe Caisses d'Epargne, « c'est un effort important puisque ces directions comptent au total 11.300 personnes: un tiers de ces effectifs sont donc concernés d'ici à 2012 ».


« Tout cela participe d'un projet mis en œuvre depuis plusieurs années pour renforcer notre efficacité, qui s'est déjà traduit par des fusions de caisses (de 26 Caisses d'Epargne à 21, ndlr), par une informatique unique que nous aurons d'ici à 2012 », avait précisé la porte-parole de la direction samedi dernier. « Nous avions déjà annoncé ces risques de suppressions de postes, et les contraintes dues à la banalisation du Livret A sont un accélérateur de ce projet ».

Le groupe veut « rassurer les marchés » selon la CGT

Le groupe Caisse d'Epargne compte 52.000 salariés. L'annonce a été faite aux représentants du personnel mercredi lors d'un comité de groupe.

Pour Jean-Paul Krief, délégué central CGT à la Caisse d'Epargne, « la direction ne se cache plus du fait qu'elle l'aurait fait même sans la banalisation du Livret A, uniquement pour rassurer les marchés ».

« L'objectif, c'est toujours de réduire le coefficient d'exploitation , c'est-à-dire le ratio des charges de fonctionnement et du produit net bancaire (PNB), qui est le seul repère pris en compte par les marchés financiers » a-t-il ajouté.

« La banalisation du Livret A entraîne automatiquement une baisse du produit net bancaire, déjà difficile à augmenter, et, pour poursuivre cette démarche, il faut réduire les charges de fonctionnement », a-t-il reconnu.

La réforme du Livret A, incluse dans le projet de loi de Modernisation de l'économie prévoit de généraliser la commercialisation de ce produit d’épargne à toutes les banques à compter du 1er janvier 2009. Aujourd’hui seules les Caisses d'épargne, la Banque postale et le Crédit Mutuel peuvent en délivrer.