L’Ifop et Wincor Nixdorf publient un baromètre sur les comportements et les attentes des Français vis-à-vis des moyens de paiements électroniques (cartes, chèques, virements, etc), qui montre que le niveau de revenu influence beaucoup l'appréhension qu'ils en ont.

Les moyens de paiement principalement utilisés par les Français restent le chéquier (96% des sondés en possèdent un), le virement bancaire (81%), puis la carte bancaire (67%). Ifop souligne d’ailleurs que ces trois moyens de paiement ne subissent pour le moment qu’une concurrence limitée de la part de moyens de paiements plus récents (porte-monnaie électronique, paiement mobile, comptes de transferts de fonds…), ces derniers suscitant encore peu de curiosité.

La carte bancaire affiche tout de même une certaine suprématie dans les usages. Elle est en effet largement préférée aux chèques dans la plupart des situations de paiements où la somme à régler dépasse les 15 euros (courses alimentaires, courses non alimentaires, achat de carburants…). Pourtant, plus les sondés possèdent un haut revenu, plus ils utilisent fréquemment leur carte bancaire. 88% d’entre eux l’utilisent plusieurs fois par semaine alors que 52% des personnes aux revenus les plus modestes ne l’utilisent qu’une fois par semaine.

Les ouvriers plus méfiants

Toujours selon l’Ifop, « les cartes à débits différés s’imposent comme un critère de différentiation sociale ». Si elles permettent une plus grande souplesse dans la gestion de sa trésorerie, elles sont principalement utilisées par les hauts revenus. 80% des plus hauts revenus (5.000 euros de revenus mensuels et plus) possèdent ce type de carte. Au contraire, 85% des revenus les plus bas (inférieurs à 1.000 €) vont privilégier une carte à débit immédiat.

Plus généralement, ce baromètre souligne la relation entre la confiance des Français dans les moyens de paiement électronique et le montant de leur revenu : « Les ouvriers se [montrent] systématiquement plus méfiants, quel que soit le mode de paiement testé ». La cause ? En avril 2010, une autre étude, menée cette fois par le Credoc, avait mis en évidence le déficit d'informations sur les services bancaires dont souffraient les ménages les plus modestes par rapport aux plus aisés.