Après un démarrage sur les chapeaux de roue, les éco-prêts à taux zéro, une des mesures phares du gouvernement pour réduire les émissions de CO2 du secteur du logement, ont marqué un peu le pas en 2010.

L'objectif affiché par le gouvernement au moment du lancement de l'éco-PTZ en 2008 (200.000 prêts signés à la fin 2010) ne sera pas atteint. « On peut espérer qu'on sera à 170.000 », a indiqué Jérôme Gatier, directeur du Plan Bâtiment Grenelle. « Il y a eu un très bon démarrage avec de 9 à 10.000 éco-prêts (par mois), et maintenant, on est sur un rythme de 6 à 7.000 ».

Parmi les explications avancées, il y a « l'effet crise », les Français étant plus hésitants à se lancer dans un nouvel emprunt pour mieux isoler leur logement, même à taux zéro.

Un effet DPE ?

Accessible sans condition de ressources, l'éco-prêt à taux zéro n'a essentiellement interessé que les propriétaires de maisons individuelles (la majorité du parc), et les ménages à revenus conséquents. La mesure reste peu prisée par les copropriétés. « Dans les copropriétés, les gens ne savent même pas combien ils consomment. Et puis, il y a ceux qui ont un chauffage collectif mais l'eau chaude qui n'est pas collective, ils ne mettent pas en commun toutes les consommations de l'immeuble pour voir ce que ça donne », explique Jérôme Gatier.

Selon lui, il faut « continuer à communiquer auprès du grand public », et mettre en avant, au-delà des questions environnementales, la possibilité « d'avoir un meilleur confort, diminuer les charges et préserver la valeur du patrimoine ». Depuis le 1er janvier 2011, toutes les annonces immobilières doivent en effet afficher les résultats du diagnostic de performance énergétique (DPE).

La loi Grenelle prévoit la rénovation de 400.000 logements par an à partir de 2013. Outre le résidentiel privé, le logement social et les habitations précaires bénéficient également d'aides de la part de l'Etat. Au total, la consommation énergétique du parc de logements (31 millions dont 26 millions de résidences principales) représente aujourd'hui 30% de la consommation totale d'énergie finale en France, et 21% des émissions totales de CO2, le principal gaz à effet de serre à l'origine du changement climatique.