Pour le président de la Fédération bancaire française, le montant des dépôts du Livret A et du Livret de développement durable (LDD) centralisé à la Caisse des dépôts (CDC) doit permettre de financer le logement social "mais pas plus".

« Je suis de ceux qui pensent que le bon choix économique de long terme, c'est celui du financement des entreprises et donc d'un taux de centralisation qui permette le financement du logement social, mais pas plus », a déclaré François Pérol, qui s'exprimait en marge de la présentation des résultats du groupe qu'il dirige, BPCE. Précisant sa pensée, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy s'est dit favorable à un taux de centralisation « le plus bas possible », jugeant qu'« il n'y aucune utilité à permettre (à la CDC) de faire plus ».

Jeu d'influence

Les prises de position se succèdent depuis plusieurs jours sur la question du taux de centralisation des dépôts du Livret A et du LDD auprès de la CDC ainsi que sur celle du niveau de rétribution des banques qui assurent la collecte de ces produits. Le ministère de l'Economie a lancé fin octobre une consultation auprès des banques et de la CDC sur ces deux sujets. Il rendra ses conclusions en fin d'année ou début 2011.

Le directeur général de la Caisse des dépôts Augustin de Romanet a estimé mardi qu'un taux de centralisation de 70%, contre 66% environ fin 2009, était « nécessaire » pour que l'institution soit en mesure de financer le logement social. Pour M. Pérol « il n'est absolument pas question de priver (la CDC) de financer le logement social puisque la loi protège ce financement. Il est simplement question de laisser aux banques la ressource qui leur permettra de faire leur métier, c'est à dire de financer les entreprises ».

Le patron de BPCE a souligné que « les plus de 1.700 milliards d'euros (de crédits aux ménages et aux entreprises en cours en France) sont dans le bilan des banques et pas dans celui de la Caisse des dépôts ».