La CLCV et le magazine Mieux vivre votre argent viennent de publier leur enquête annuelle sur les tarifs bancaires. Sur les 132 établissements passés au crible, les tarifs ont globalement baissé, mais certains services ont augmenté et les écarts entre banques peuvent être considérables.

-5,31%. C’est la baisse moyenne des tarifs bancaires constatée depuis 2009 par l’association CLCV (Consommation, logement, cadre de vie) dans une étude réalisée avec le magazine Mieux vivre votre argent auprès de 132 banques. Une baisse qui ne doit pas masquer de profondes disparités selon le profil du consommateur, son établissement bancaire, les services souscrits et la localisation géographique.

Ainsi, pour un « petit consommateur », les paniers de services de base peuvent varier du simple au triple selon les établissements. De 41 euros annuels au Crédit Agricole Nord Est à 131,66 euros annuels à la Banque Populaire Centre Atlantique, soit une différence de 221,12%.

En moyenne, un petit consommateur dépense 64,14 euros par an (-2,55% par rapport à 2009), un couple actif 141,30 euros (-0,54%) et un couple boursicoteur 606,23 euros (-2,52%). « On pouvait craindre que les banques qui avaient souffert de la crise se rattrapent sur leur réseau, vraisemblablement, tel n'a pas été le cas », remarque Reine-Claude Mader, la présidente de CLCV. 

140% d’écart entre le meilleur élève du classement et le pire

Néanmoins, pour un « couple actif », l’écart est de 140% entre l’établissement le moins cher (97,34 euros au Crédit Agricole Nord Est) et le plus onéreux (218,61 euros à la Banque Populaire Côte d’Azur), et de 68% pour le « couple boursicoteur » (453,16 euros au Crédit Agricole Touraine Poitou contre 762,95 euros à la Banque Populaire Côte d’Azur). Sur l’ensemble des régions françaises, les banques les moins chères pour les petits consommateurs sont principalement la Banque Postale et le Crédit Agricole.

Le couple actif trouvera généralement des tarifs plus attractifs chez BNP Paribas, la Banque Postale et, dans une moindre mesure, à la Caisse d’Epargne et au Crédit Agricole. Le boursicoteur préférera en général LCL, la Banque Postale et BNP Paribas.

Il faut noter également que les tarifs des banques dans les départements d’Outre Mer (Guadeloupe, Martinique, Réunion) sont nettement plus élevés qu’en métropole. Ainsi, un couple boursicoteur devra s’acquitter de 1193,77 euros de frais annuels chez BNP Paribas Guadeloupe.

Hausse du tarif des cartes bancaires

En outre l’étude démontre que, sur les 57 services passés au crible, tous ne bénéficient pas d’une baisse. Seize ont même vu leur prix augmenter, notamment les cartes bancaires : + 0,53% en moyenne, à 115,97 euros annuels pour la carte de paiement international à débit différé et + 3,3% pour la carte bancaire à autorisation systématique de solde type Electron. Une manière, analyse la CLCV, « d’inciter les clients à passer à la gamme supérieure de carte bancaire ».

Même remarque concernant les cartes à débit immédiat qui voient notamment leur prix augmenter de 3,8% à la BRED et de 5,5% à la Société Générale. Une hausse qui scandalise l’Association française des usagers des banques (AFUB) qui déplore qu’elle touche directement la « carte bancaire qui est le moyen de paiement privilégié des Français avec plus de 6 milliards d’opérations en 2009 ».

Autres augmentations significatives, celles concernant les droits de garde sur les fonds (+5,36% depuis 2009), les incidents de paiement (+1,9%) et les commissions d’intervention pour incident de paiement. Ces dernières coûtent en moyenne 23,60 euros par an, soit 1,45% de plus qu’en 2009.

Des chiffres qui, encore, ont fait réagir l’AFUB : « Nombre d’usagers dénoncent subir de telles commissions qui représentent chaque mois de 5 à 10% de leur revenu, et il n’est pas rare qu’elles pèsent 40 à 60% du récapitulatif annuel que reçoivent les clients en ce mois de janvier ». Une pratique que l’association considère comme une « multiplication artificielle, puisqu’elle résulte surtout du refus de la banque d’adapter le plafond du découvert aux besoins réels de son client ».

Les packages 59% plus chers que les services à la carte

Alors que les banques ont tendance à vendre des « packages », la CLCV révèle par ailleurs que ces packs tout compris sont en moyenne 59% plus cher que si les services sont pris à la carte. Le coût moyen d’un package pour un petit consommateur se monte à 110,65 euros annuels, alors que, pour les mêmes services à la carte, le client ne devra débourser « que » 69,36 euros. Seules neuf banques (dont sept Crédits Mutuels) ont un package moins cher que les services à la carte.

Pour le couple actif, 57 banques sur 124 proposent des packages meilleur marché, tandis que pour le couple boursicoteur, le package est généralement plus intéressant avec 72 banques fournissant des tarifs moins élevés que ceux des services à la carte souscrits séparément. Au final, les banques les moins chères sont évidemment les banques à distance, qui proposent, dans leur globalité, des tarifs 50% moins chers qu’ailleurs.

Parmi les autres points noirs relevés par l’étude, on retiendra notamment le manque de transparence de la part des établissements financiers. Depuis la directive souhaitée par la Commission européenne en décembre 2009, les banques doivent présenter leur nouvelle tarification de manière claire. En 2009, les mauvais élèves ont été le Crédit Agricole et la Caisse d’Epargne selon la CLCV, alors que la Banque Populaire bénéficiait d’une bonne appréciation de l’association.