Sébastien Guillerm est un représentant du Collectif Action, qui regroupe les « clients trompés » par les prêts à taux révisables du Crédit Foncier. Il revient sur l'accord passé hier entre la banque et les associations d'usagers.

Comment est né le Collectif Action ?

« Tout a commencé, à l'été 2007, sur le forum de cBanque.com, où des clients du Crédit Foncier mis en difficultés financières par des prêts immobiliers à taux révisables se sont regroupés. Nous avons décidé de réagir ensemble, par des actions de terrain notamment. Nous avons ensuite obtenu le soutien officiel d'UFC-Que Choisir, en janvier 2008. »

Que pensez-vous de l'accord signé hier avec le Crédit Foncier ?

« C'est une avancée par rapport aux précédentes négociations de 2008, mais pour autant, cet effort financier bien réel ne suffit pas à indemniser les emprunteurs comme nous le souhaitions. Il en sécurisera certains. Le comité de suivi de médiation permettra de connaître le nombre d'emprunteurs qui se sera prononcé favorablement. Nous espérons toutefois que la plainte déposée par UFC-Que Choisir, et qui est actuellement entre les mains du procureur, ne sera pas classée. Au-delà des réparations, les victimes du Crédit Foncier souhaitent que leur statut soit reconnu devant une cour de justice. »

La médiation vous semble-t-elle une bonne solution pour régler ce type de conflit ?

« Depuis fin 2007, nous étions favorables à une négociation constructive avec le Crédit Foncier. Mais dans les faits, cette médiation n'est pas un mode alternatif de règlements de conflits, c'est simplement une négociation collective. Face à l'ampleur de l'affaire, le Crédit Foncier a été contraint de faire des concessions. Mais espérer que d'autres conflits de ce type puisse se régler de la même manière, par la bonne volonté de la partie en cause, nous semble être un manque de clairvoyance. »

Quelles solutions préconisez-vous pour éviter qu'une telle affaire se reproduise ?

« Une commission chargée de contrôler les nouveaux types de contrat de prêt mis sur le marché serait une solution. On pourrait aussi imaginer que des simulations très précises, dès le stade préalable à la signature du contrat de prêt, soient imposées aux établissements de crédit. Mais il nous semble qu'une loi sur les actions de groupe est préférable, pour son caractère universel et dissuasif. »

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