Le député et président du conseil général de Seine Saint-Denis, Claude Bartolone (PS), va demander que les banques reprennent à leur compte les intérêts des emprunts dits "toxiques" contractés par les collectivités locales.

"Je vais déposer un amendement pour que les taux d'intérêts supportés par les collectivités locales se retrouvent dans le bilan des banques", a-t-il déclaré mardi lors d'une conférence de presse à l'Assemblée avec d'autres élus PS.

Son amendement pourrait être déposé dans le cadre du collectif budgétaire de fin d'année ou d'un futur projet de loi sur la régulation, a-t-il précisé.

Par ailleurs, M. Bartolone a répété qu'il porterait plainte contre cinq banques émettrices, si elles ne lui proposaient pas d'ici la fin du mois de revoir leurs contrats avec la Seine-Saint-Denis.

"J'ai des propositions des banques, mais des propositions sérieuses, non", a dit M. Bartolone, qui envisage une plainte au civil pour "défaut de conseils à des clients non-initiés".

M. Bartolone affirme que son département a déjà perdu 200 millions avec les emprunts toxiques: "Les stocks de notre dette s'élèvent à 800 millions et les banques nous proposent de les racheter 600 millions".

Egalement présent, le maire de Saint-Etienne, Maurice Vincent (PS), a indiqué qu'il avait assigné la Deutsche Bank en justice pour obtenir une "annulation de contrat". Il avait indiqué le 26 octobre qu'il cherchait à faire annuler un "emprunt toxique" de 20 millions d'euros

La maire PS de Rouen, Valérie Fourneyron, a souligné que ce type d'emprunt représentait 53% de la dette de sa ville, qui a entrepris une renégociation avec les banques prêteuses.

Le taux des emprunts "toxiques" dépend de plusieurs critères (taux de change...): "Ma politique d'investissement pour l'année prochaine est liée à la parité yen/dollar", a constaté le maire PS d'Asnières, Sébastien Pietrasanta.

"Ce sont des bombes à retardement qui vont exploser entre 2010 et 2030", a prédit le maire de Saint-Etienne.

Pourquoi les collectivités ont-elles contracté ces emprunts ? "Regardez les banquiers, avec leurs spécialistes et salles de marché, ils n'ont pas vu arriver la crise des subprimes et Madoff", a répondu M. Bartolone.